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Comment apprendre la politique avec une chèvre

chevre monsieur seguin

On peut apprendre même d’une chèvre. Et c’est vrai aussi en politique.

Alors, que peut nous apprendre une chèvre en politique ?

 

Monsieur S. a témoigné sous réserve d’anonymat.

monsieur seguin– C’était une petit chèvre bien tranquille. Elle s’appelait Blanquette. Elle s’ennuyait dans l’enclos.

– Elle s’ennuyait ?

– Oui. Elle disait que l’herbe était sans doute meilleure dans la montagne.

– Ah ! les espaces sauvages…

– Le problème… c’est que dans la montagne il y a le loup (excusez mon émotion…).

 

Blanquette voulait faire comme la Renaude qui était partie dans la montagne en 81.

À partir de ce moment, l’herbe du clos lui parut fade. L’ennui lui vint. Elle maigrit, son lait se fit rare. C’était pitié de la voir tirer tout le jour sur sa longe, la tête tournée du côté de la montagne, la narine ouverte, en faisant Mê !.. tristement.

 

La chèvre de Monsieur Seguin (http://www.ac-nancy-metz.fr/ia57/metzleval/pages/P600_20.htm)

 

L’herbe est toujours plus verte ailleurs.

 

Quel rapport avec la politique ?

Le peuple français en avait assez de cet enclos et de cette longe qui lui enserrait le cou.

Il avait besoin de liberté, de grands espaces, d’air plus pur.

C’est toujours pareil… C’est mieux chez le voisin.

L’herbe a un tout petit arrière-goût d’effort et la corde est rugueuse ? Qu’à cela ne tienne, on veut en changer.

Et on en change.

 

Même en politique le loup menace

Comme la Renaude, comme Blanquette, le peuple français va tomber nez à nez avec le loup.

Les marchés financiers, la crise, le poids de la dette, la montée en puissance du réalisme asiatique sont des loups bien plus modernes et bien plus puissants.

Le combat ne durera pas toute la nuit…

Après quelques semaines d’herbe fraîche des alpages, le peuple français se rend compte qu’il y a un petit arrière goût.

Le fantasme de liberté, de renouveau et de changement va vite se transformer en cauchemar car le loup approche.

 

On se fabrique soi-même son propre loup

Le pire c’est quand on engendre soi-même son loup, n’est-ce pas.

Empiler dettes sur dettes et ne pas réduire son train de vie est criminel car cela peuple la montagne de loups tous plus dangereux les uns que les autres.

Politique et économie ne font pas bon ménage.

Ou plutôt, idéologie et économie ne font pas bon ménage.

Notre petite chèvre a été dévorée par le loup pour une idée :

une longe qui semblait trop courte.

 

Est-ce que Blanquette a eu raison ? Sur le plan individuel, à la limite.

Mais qu’arriverait-il si toute les chèvres faisaient pareil ?

À méditer…

 

Image : Nuchylee FreeDigitalPhotos.net

Comments ( 4 )

  1. sam ventura
    excellent article, je savais que tu avais une bonne plume ma la tu te surpasse
    • Michel
      Môsieur Sam est trop bon... Avec le retour aux 39h il me reste à faire le "miroir aux alouettes"...
  2. Nicolas du Journal d'un Trader
    Vraiment sympa ton article ! L'économie oriente les avis politiques en fonction des résultats. Mais si c'était l'inverse, alors le capitalisme serait mort. ^^ Le capitalisme est-il responsable du sur-endettement ? Réduire son train de vie sur le cour terme c'est faisable, mais psychologiquement sur 2 ans ou 5 ans ? Bien cordialement.
    • Michel
      Hello Nicolas. Quand la politique oriente l'économie cela s'appelle le communisme. Le capitatlisme n'est pas responsable du surendettement. Le responsable c'est la politique. Depuis 1973 pratiquement aucun budget de l'État n'a été en équilibre. Les socialistes, dans les années 80, ont favorisé le développement des produits dérivés en bourse ! C'est plutôt contraire à leur idéologie, mais cela avait l'immense avantage de permettre d'emprunter plus et plus facilement. Pourquoi l'Euro est-il si défendu par l'Axe Franco-Allemand ? L'Euro est le successeur du Deutsche Mark, une monnaie forte qui jugule l'inflation. Une monnaie forte permet d'emprunter plus facilement et de ne pas crouler sous les charges d'intérêts. Bref, cela fait 40 ans que l'on nous endette et qu'aucun gouvernement ne fait l'effort de réduire les dépenses (sauf un peu le précédent).

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