L’Euro fort m’a tuer
Avant l’Euro il y avait le Franc. Vous vous rappelez ? Et on parlait de Franc Fort. Dès 1996 des journalistes économistes dénonçaient l’impact négatif du Franc Fort. Eric Aeschimann et Pascal Riché ont raconté dans « La guerre de sept ans ou l’histoire du Franc Fort » les méfaits du Franc Fort de 1989 à 1996 :
Aucun des cinq chefs de gouvernement que la France a connus depuis sept ans n’a osé remettre en question le dogme du franc fort
Le Franc Fort puis l’Euro
Vous vous rendez compte ! Depuis 1996 on sait donc que la monnaie forte n’est pas bonne pour la France. Le Dogme du Franc Fort est devenu celui de l’Euro Fort. Et depuis 1996 (mais en fait 1989), donc depuis 16 ans de plus, notre beau pays subit la dictature de cette nouvelle monnaie forte. En tout cela fait 22 ans que nos politiques et technocrates imposent au pays une monnaie inadaptée.
Les économistes complices
On peut même se demander si la « science » économique sert à quelque chose. Michel Musolino dénonçait, pour sa part, en 1997 l’Imposture économique : Bétises et illusions d’une science au pouvoir.
Au même moment les nouveaux économistes, de purs mathématiciens, des statisticiens, ont utilisé des modèles inventés récemment (années 70 pour Black & Scholes) pour bâtir des châteaux de cartes : toutes sortes de produits financiers permettant aux états d’écouler leur obligations : OAT and co.
Cela a commencé sous les socialistes en France, années 80. Produits dérivés, libéralisation de la bourse… Tout a été fait pour développer de nouveaux produits.
Jusqu’aux géniaux CDS (Credit Default Swap) inventés par Blythe Masters de JP Morgan, un des instruments qui sont à l’origine de la crise des subprimes.
Pour le fonctionnement des CDS voir cette vidéo Youtube sur les CDS.
Il y a aussi les modèles de simulation utilisé pour le calcul du risque de non remboursement. Les modèles utilisés étaient basés (et sont encore pour beaucoup) sur la loi de Poisson simulant des événements ponctuels. Ce qui n’avait pas été prévu c’est qu’en cas de crise économique, les emprunteurs immobiliers feraient massivement faillite.
Mais sont-ce les financiers les fautifs ?
Je ne pense pas que les financiers soient les fautifs. Ils ont joué leur rôle. Ils ont essayé de gagner plus d’argent, ce qui en soit est bien. Ils ont perdu. Le problème c’est que les instruments de contrôle mis en place par les autorités n’ont pas fonctionné.
D’autre part, qui alimente les banquiers en argent fictif ? Ce sont les états qui cherchent constamment à se refinancer sur les marchés. D’où l’importance des notations et d’une monnaie forte. en effet, une monnaie forte est synonyme de taux d’intérêts faibles : quand vous empruntez en euros, vous payez des intérêts peu élevés.
Les gouvernants des pays développés d’Europe ont choisi de mettre ne place au détriment de leurs peuples et de leurs économies une monnaie forte afin de financer leur surendettement, incapables qu’ils sont de mettre en place des mesures qui risqueraient de leur coûter leur ré-élection.
Que vous soyez président de la République ou maire, pour plaire et vous faire réélire, vous devez dépenser pour Pierre, Paul, Jacques. Cela vous amène à dépenser toujours plus sans gagner plus et à emprunter de plus en plus.
En 2012 l’Allemagne devra emprunter un peu plus de 200 milliards d’euros. Lors de cette annonce les marchés ont été rassurés ! En effet, en 2011 il avait fallu 270 milliards ! Mais à y regarder de plus près on constate que ces milliards vont servir à payer les intérêts de la dette et à rembourser des dettes à court terme par des dettes à plus long terme : on rembourse un emprunt sur 5 ans en empruntant sur 10 ans.
Pour moi cela s’appelle la spirale du surendettement.
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