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Zemaze : conte métaphorique

by Michel 0 Comments

Voici un petit conte métaphorique pour ceux qui hésitent encore à franchir le pas pour trader en bourse.

conte métaphorique

Acte I

Dans un endroit appelée Zemaze vivaient trois compagnons. Ils vivaient entre quatre murs, un sol et un plafond bas. Très bas. Un panneau comme seule décoration indiquait le mot « Livréa ».

D’un orifice du mur, situé sous le panneau, sortaient de temps en temps des messages dans une capsule. Mais ils étaient incompréhensibles. D’un autre orifice plus petit, chaque jour, à heure fixe, tombaient 3 pilules bleues comestibles. La vie s’écoulait ainsi, lentement.

Salle livréa

D’une lucarne percée en haut d’un autre mur on entendait de temps en temps des cliquetis, des sifflements. Futrax s’en effrayait. Futrix et Bollix, plus téméraires, étaient intrigués.

Et puis, un jour, le pan de mur où se trouvait la lucarne s’écroula. L’accès à un couloir s’ouvrit. Plus inquiétant, le sol commença ce jour-là à se disloquer. Oh, juste un peu… Par petits bouts.

« Il faut aller voir ce qui se trouve là-bas,  » dit Bollix tout excité et conscient qu’il ne fallait pas rester là.

« Certainement pas,  » répondit Futrax. « On ne sait pas ce qu’il y a. Et si c’était dangereux ? Il y a des bruits. Des lumières. Ce n’est pas prudent, je ne sais pas,  » poursuivit-il en passant la main nerveusement dans sa barbiche.

« Cela vaut le coup de tenter un œil, sans doute,  » lança Futrix pensif.

« Non, non, non ! Vous êtes fous et inconscients ! Il vaut mieux rester ici. C’est plus sûr. » Mais les trois compères en restèrent là. Les pilules bleues venaient de tomber.

Or le lendemain, ou était-ce le surlendemain, un nouveau fragment du sol, un peu moins petit que les autres, disparut dans le néant. Futrix regarda Bollix. Celui-ci était très agité. Sa mèche orange – toujours dans le vent alors qu’il n’y en avait pas – plus agitée que jamais.

« Que fais-tu ? ».

« On ne peut pas rester là,  » fit-il en regardant de côté le troisième larron et en s’approchant du trou béant. « Je dois voir ce qu’il y a à l’autre bout de ce couloir. »

Les cheveux orange de Futrix se dressèrent. Ce n’était pas de peur, ni d’excitation. Il se demandait s’il n’y avait pas là une opportunité. La vie dans la salle « Livréa » était morne. Et la pilule bleue, il en avait marre.

« Peut-être que Bollix a raison. Il a beau être impétueux, toujours suivre le moindre mouvement, il a peut-être raison. Je me demande s’il ne se trouvait pas quelque chose de mieux pour nous de l’autre côté. »

À peine eut-il terminé sa pensée que Bollix avait franchi l’amas de gravats et s’enfonçait dans le couloir sombre. On le perdit de vue et on n’entendit bientôt même plus le bruit de ses pas.

« Futrax !? » Mais Futrax était blotti dans un coin de la salle. « Non, non, non… C’est dangereux. C’est dangereux… »

« Bon, ne bouge pas. Je reviens. » Et Futrix se lança à la poursuite de Bollix.

Le départ

Les graviers éparts projetés par l’effondrement du mur crissaient sous les pas de Futrix. On y voyait à peine. Aucune trace de Bollix qui devait être déjà loin. Le cœur battant il avançait un peu circonspect dans le long couloir.

Au bout de quelques minutes il arriva dans une zone plus large au débouchaient trois autres tunnels. Futrix s’arrêta, ses yeux passant de l’un à l’autre.

« Mince ! Lequel prendre ? Qu’a fait Bollix ? Qu’aurait-il choisi ? Impossible de le savoir. Aucun bruit… Comment choisir ? Et si je me trompais ? » pensa-t-il en passant lentement sa main dans ses cheveux de couleur orange. « Celui de droite me semble plus rassurant. »

Et il avança prudemment dans le couloir de droite.

Acte II

Futrax sursauta quand il entendit le bruit de gravats. Futrix apparut dans l’orifice qui se tenait à la place du mur qui était tombé.

« Futrix !? Tu es revenu ? Je vous pensais perdus tous les deux ! »

« Bollix n’est pas revenu ? » L’autre secoua la tête. « Je ne l’ai pas vu, mais j’ai des choses à raconter. »

Bollix aperçu qu’une partie plus importante du sol avait disparu. C’était inquiétant.

« Tu sais, il faudrait que tu quittes cet endroit. Ce n’est pas sûr ici, » fit-il en montrant le trou dans le sol. « Il y a d’autres salles plus loin. »

« Mais ici il y a à manger. On a toujours vécu ici… »

Un petit clic se fit entendre et trois pilules bleues tombèrent au sol. Futrix fut surpris en les voyant. Elles étaient plus petites. Tout cela lui semblait si loin maintenant. Futrax remarqua son étonnement.

« Elles sont plus petites mais toujours aussi bonnes. Tiens, prends la tienne, tu dois avoir faim. J’ai aussi gardé les tiennes et celles de Bollix. » Il montra un petit tas de pillules bleues de plus en plus petites.

La procrastination vous empêche de progresser

« Non, désolé, l’ami, mais je n’ai pas faim. J’ai trouvé une salle où il y a des pilules rouges. »

« Des pilules rouges ? Mais tu en as mangé ? Tu n’as pas été malade ? »

« Non ! Apparemment ! » s’écria Futrix en se frappant le ventre à deux mains. « Elles sont bonnes, très bonnes, même. Mais ce n’est pas tout… »

Futrax, qui était toujours assis, se recroquevilla. « Il va encore me parler de l’extérieur ! Non, non, non ! Ce n’est pas bien. Ce n’est pas sûr dehors ! »

« Écoute, je n’ai pas trouvé Bollix, mais j’ai trouvé une salle nommée Trènde. Elle est énorme, avec un plafond très haut. Mais aussi des fosses. Il faut faire attention de ne pas tomber dedans. Je n’étais pas très rassuré. Et il y a aussi des tas d’escaliers. Mais ces escaliers s’abaissent quand on les prend… »

Futrix expliqua que ces escaliers étaient chacun différent. Ils tenaient en l’air fixés au sol par un axe. Et quand on montait dessus, à un moment ils redescendaient. Mais pas tous de la même façon.

Au plafond, dans le lointain il semblait y avoir des passages.

« Il y a plein de klangs, de klongs, et on a un peu le vertige quand cela bouge. Finalement, je trouve cela excitant. Et très amusant, comme quand Bollix faisait le pitre pour nous faire rigoler. »

« Je suis revenu voir si tu allais bien. Mais je vais y retourner pour continuer mes recherches. Je suis sûr qu’il y a un moyen de monter. Tu viens ? »

« Tu es fou ?! Je… Je ne peux pas. C’est dangereux. Je ne veux pas tomber, moi ! On a toujours été en sécurité ici ».

« Mais le sol s’effondre et les pilules sont de plus en plus petites… »

« Mais elles sont encore bonnes… »

Le bruit de soufflerie caractéristique du Tube se fit entendre. Le mur crache une capsule qui tomba au sol. Intrigué, Futrix la pris et l’ouvrit.

« C’est bizarre… » dit-il en la lisant. « C’est Bollix qui a écrit le message. Il dit qu’il a trouvé une salle avec des balançoires. Elle s’appelle Souing. Avec les balançoires il est possible d’atteindre des trappes au plafond. Il dit aussi qu’il y a des pilules rouges. Des grosses. »

« C’est dangereux les balançoires ! Il peut en tomber. Ou tomber du plafond s’il y arrive. »

« C’est vrai, que je préfère mes escaliers… Cela a l’air moins risqué. Mais c’est intéressant, ce qu’il dit. » Il regarda Futrax qui était toujours recroquevillé. Il s’agenouilla devant lui.

« Écoute, je vais y retourner,  » lui dit-il comme on parle à un enfant pour le rassurer. « Je reviendrai…  » mais il n’en était pas si sûr. « Tu peux manger nos pilules, nous n’en aurons plus besoin, je pense. » Voyant le manque de réaction de son compère, il poursuivit.

« Si tu veux suivre, c’est simple. Au bout du couloir il y a une intersection. Prends le couloir de droite, tu me trouveras, … ».

Mais Futrax secoua la tête. Cela l’emplit de tristesse. Ils n’avaient jamais été séparés. Il n’était pas sûr de le revoir. Qu’arriverait-il s’il parvenait à franchir un de ces escaliers ? Il était certain qu’il trouverait comment faire… Et qu’arrivera-t-il à la salle Livréa dont le sol s’écroulait peu à peu ?

Acte III

Le mage

« Je vais y arriver cette fois-ci ! J’y suis presque ! » se dit Futrix en courant vers le haut de l’escalier qui s’élevait . Il avait le passage découpé dans le plafond en ligne de mire. Si l’escalier s’élevait suffisamment, il pourrait voir ce qu’il y a de l’autre côté !

Il avait essayé des dizaines de fois. Sans succès. Mais il avait bien étudié la chose et cette fois-ci serait la bonne.

Mais au moment où il ne restait que quelques mètres, une chose étrange arriva.

Un type sorti de nulle part apparut entre lui et l’entrée dans le plafond.

« Halte-là ! Qui que tu sois, tu ne passeras pas ! »

« Mais qui êtes-vous ? » demanda Futrix une fois ses esprits retrouvés.

« Je suis Youchal Notpasse, le mage. » Sa voix autoritaire sembla retentir dans toute la salle et la luminosité sembla baisser un instant. Ou étaient-ce ses sens ? « Tu ne passeras que si tu me dis dans quelle vague d’Elliott nous sommes ! »

Je n’ai aucune idée de ce dont tu parles, l’image ».

« Non, le Mage… » corrigea le magicien.

« Oui, désolé, le mage. »

« Si tu n’a pas la réponse, tu ne passeras pas ! »

Flute ! L’escalier commence sa redescente. Ce n’est pas possible. Cela ne sera pas. Cela fait des jours que j’essaie. J’ai tout étudié. Cette fois cela marchera. Je ne sais pas ce que veut ce vieux fou. Mais je trouverai. Mais viiite !

Parallèle à cet escalier mouvant, un autre entamait une alternance ascensionnelle. Les deux volées de marches allaient se croiser. Mais on était très haut maintenant. Les détails du sol étaient tout petits.

J’y vais, j’y vais pas ? C’est dangereux. C’est haut ! Je n’y arriverai jamais ! Et si cela ratait ?

Oh, et puis zut ! J’y vais !

Futrix enjamba la rampe et sauta sur les marches qui montaient à sa rencontre. Il entendit indistinctement Youchal Notpasse qui criait quelque chose. Mais l’endroit où il se trouvait avait accéléré sa chute. Maintenant il atteignait le sommet.

Le Graal

Quand il fut tout près, une lumière éblouissante coula du rectangle découpé dans le plafond de la salle. Futrix se sentit tout chose comme s’il arrivait dans une crypte inviolée depuis des siècles et qu’il tombait nez à nez avec le Saint Graal.

Peu à peu ses yeux s’habituèrent à la clarté. Il put distinguer des marches et sauta dessus tandis que le mécanisme qui l’avait amené commençait de redescendre.

Le spectacle qu’il découvrit lui coupa le souffle. Il y avait des passerelles dans tous les sens, de plus en plus hautes comme ces escaliers de secours que l’on voit sur les immeubles américains. Elles se perdaient dans… des nuages. Il eut tout d’un coup le vertige. Mais à l’intérieur il sautait de joie. Il avait réussi ! Il avait réussi !

Il crut même apercevoir Bollix, sa chevelure orange dans le vent, qui courait à la limite des volutes blanches d’un cirrus.

J’ai réussi, mais je ne vais pas en rester là ! Je reprends mon souffle et je pars à la découverte de ce nouveau monde. J’espère que Futrax trouvera la salle Trènde.


 


Illustrations : canva

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