Dégradation de la note de la France et taux d’intérêt
La note de la France a été dégradée par une agence de notation et les uns tapent sur les autres parce qu’ils n’ont pas réussi à conserver le triple A. On se rend compte que la France est un mauvais élève. Ce n’est pas nouveau ! Depuis 1975 le budget annuel de l’État (je ne vous parle pas du budget des régions) est en déficit. Cette dégradation de la note nous pendait donc au nez depuis longtemps, surtout quand on voit que les US ont aussi été dégradé malgré une économie, comment dirais-je, « différente » (en mieux).
Mais c’est autre chose qui m’a choqué ce WE. Alors que Cubada (j’appelle toutes les blondes présentatrices sur la première chaîne Cubada : de toutes façons elles se ressemblent) annonçait la dégradation, j’ai vu un reportage sur une région de France qui avait été prévenue à l’avance et qui en avait profité pour emprunter 120 millions d’euros vendredi avant l’annonce.
Il faut comprendre que si la note de la France (ou d’un autre état ou d’une région ou d’une entreprise) est dégradée, les institutions qui vont prêter de l’argent à la France vont prêter à un taux d’intérêt plus élevé. Cela coûtera donc plus cher à la France d’emprunter chaque semaine ses milliards. Oui, car la France emprunte chaque semaine des milliards. Bercy possède une salle des marchés qui lui permet de négocier les meilleurs taux pour emprunter chaque semaine !
Oui, vous lisez bien : une salle des marchés à disposition pour emprunter !
Donc, cette région a profité d’emprunter quelques jours avant afin de profiter d’un taux meilleur (plus bas) par rapport au taux après annonce.
Mais on marche sur la tête ! Ce sont les soldes pour tout le monde. On dirait que la société de consommation ses déportée dans l’économie publique. C’est à celui qui empruntera le plus pour satisfaire ses électeurs potentiels. Il faut profiter de l’offre du moment.
Je suis prêt à parier que cette région, dans quelques années sera en situation difficile parce qu’elle sera surendettée, comme certains contés aux USA. Le problème c’est qu’en France on continuera à payer les fonctionnaires. Donc il n’y a aucune solution.
Même l’Allemagne, qui n’empruntera que 211 milliards en 2012 (contre 270 en 2011), va se servir de ces milliards empruntés à plus long terme pour rembourser des dettes à court terme et payer les intérêts de la dette. Accessoirement, elle investira (un peu).
Dans mon article « Tutoriel pour calculer le rendement d’un projet » sur Changer-Gagner.com j’écris qu’investir en utilisant le levier de l’emprunt (en s’endettant pour investir) n’est payant (= on gagne plus d’argent après qu’avant) que si le taux de rendement de l’investissement est supérieur (à quelques choses près) au taux d’endettement.
Est-ce que l’État ou cette région investit à bon escient ? J’en doute. Même l’Allemagne emprunte pour rééchelonner ses dettes (remplacer des dettes à court terme par des dettes à long terme, donc déplacer le problème dans le futur) et pour payer les intérêts des emprunts existants.
Cela me semble être le début de la spirale du surendettement. Surtout, que l’économie n’est pas au beau fixe.
Les pouvoirs publics empruntent pour payer les fonctionnaires et faire du social (élections obligent). Le rendement de ces « investissements » est difficilement calculable. Il me semble assez proche de zéro alors que la France emprunte à 4% environ. Le rendement de l’investissement est donc négatif.
Alors certains diront : « oui, mais l’État n’est pas là pour gagner de l’argent mais pour aider les plus faibles ».
Je réponds : oui, mais pour aider les plus faibles il faut de l’argent. Si vous dépensez cet argent à payer les intérêts des emprunts que vous avez déjà contractés, il ne vous en reste plus et vous perdez votre liberté.
Mes amis, nous courons droit à la catastrophe.
La solution ?
Faire comme les pays étrangers : avoir le courage de tailler dans les dépenses inutiles et de travailler plus dur. Et surtout, accepter nos erreurs.
Crédits images :
Comment ( 1 )