Pourquoi les faibles dividendes sont meilleurs ?
Contrairement à l’idée reçue, les faibles dividendes sont sans doute plus intéressants que les forts dividendes. Vous êtes surpris de lire ça ? Pourtant c’est vrai. Tous les blogueurs qui ont un blog sur la bourse écrivent que les forts dividendes sont un must, moi y compris. Mais il y a peut-être mieux que les actions à gros dividendes.
Le monde des actions est divisé en trois catégories : les actions de croissance, les actions de rendement (à fort dividende) et les autres. Les blogueurs louent les gros dividendes. Pourtant, ce petit monde-là est risqué.
Le danger des forts dividendes
En effet, une société qui verse des dividendes importants c’est soit pour :
- attirer les actionnaires
- favoriser les actionnaires
- dilapider le trésor de guerre.
Verser des dividendes conséquents est donc douteux. Et la plupart, on le voit, perdent de la valeur sur le long terme. Il suffit de jeter un œil sur leur graphique historique : les cours baissent en moyenne sur le long terme !
Il y a des exceptions, parmi lesquelles les SIIC qui doivent par définition verser une grande partie des loyers perçus. La Foncière des murs verse un dividende intéressant mais continue de progresser en valeur (enfin, disons qu’elle ne régresse pas – crise des subprimes mise à part). Autre exception : Total Gabon. C’est une valeur dont le cours progresse au fil des ans.
Les valeurs de rendement ont donc généralement un cours qui baisse sur le long terme.
Autre problème : les dividendes qui chutent en même temps que la valeur.
En effet, souvent on vous dira que si les cours baissent ce n’est pas grave. Il suffit d’être patient et les dividendes rattrapent le coup. Sauf si les dividendes versés diminuent !
L’exemple le plus flagrant est l’action Orange. Elle a versé dans le passé un dividende donnant un rendement se montant à presque 10% du cours (environ 14 euros à l’époque).
Le problème c’est que l’action a chuté jusqu’à presque 7 euros pour remonter à 12.
Si le rendement affiché était resté à 8 – 10%, on pourrait se consoler. Mais les dividendes ne représentent plus que 5% du prix en 2014 !
Vous voyez le problème ! Le cours baisse et le montant relatif des dividendes baisse aussi. Au final on touche moins et on perd en capital !
Alors, que choisir ?
Opter plutôt pour les faibles dividendes
Que faire alors ? Eh bien, faites comme Warren Buffett. Préférez les faibles dividendes !
Il y a plusieurs raisons pour préférer les sociétés qui versent peu ou pas de dividendes :
- elles préfèrent investir
- elles gagnent en valeur (capital)
- pas de dividendes = peu d’impôts payés
- elles n’ont pas besoin d’attirer les actionnaires, ils viennent tout seuls vers la qualité.
Il y a aussi un argument mathématique. Ces valeurs, que l’on appelle valeurs de croissance, voient leur capital progresser de façon sûre et régulière grâce à un business model efficace.
Leur cours de bourse progresse donc régulièrement.
Imaginons maintenant que cette société verse 1% de dividendes. 1%, par rapport au rendement du livret A cela ne semble pas intéressant vu les risques pris (le monde des actions c’est risqué).
Cependant, cette société verse ces 1% depuis des années… Et, son cours valait 4 fois moins, voire 8 fois moins il y a quelques années ! Si vous n’avez pas encore compris, voilà le truc :
les dividendes des valeurs de croissance, en valeur absolue, progressent fortement !
Application pratique
Il y a 10 ans 1% de 2 euros donnait 2 centimes de dividende par action.
Aujourd’hui le cours vaut 8 euros. 1% de 8 donne 8 centimes de dividende par action. 4 fois plus. Le tout, en ayant investi peu d’argent puisque le cours à l’époque était de 2 euros.
C’est la notion d’action – obligation que Warren Buffett affectionne.
Les forts dividendes sont donc un leurre, à part peut-être les SIIC.
Qu’en pensez-vous ? Vu comme ça cela semble donc plus intéressant d’être moins gourmand en dividendes, non ?
Images, dans l’ordre : Roland Darby, Stockimages FreeDigitalPhotos.net
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