Dette : serons-nous tous ruinés dans dix ans ?
J’ai ressorti de mes étagères le livre d’Attali Tous ruinés dans dix ans ? Dette publique : la dernière chance, à l’occasion de mon article Le scandale de la Taxe sur les Transactions Financières.
Ce livre est édifiant en ce qui concerne la dette, mais surtout il nous apprend que les emprunteurs ont toujours été lésés au cours de l’histoire.
Extraits choisis
Table des matières
- 1 Extraits choisis
- 1.1 Naissance de la dette publique
- 1.2 Quand la dette publique fait l’histoire
- 1.3 Le peuple souverain
- 1.4 Le grand basculement
- 1.5 Les douze leçons de l’histoire de la dette souveraine
- 1.6 Le scénario du pire
- 1.7 Le juste niveau de la bonne dette
- 1.8 La France souveraine
- 1.9 L’obligation européenne
- 1.10 Une stratégie pour le monde
- 2 Ce que j’ai pensé du livre
Je ne résiste pas à l’envie de vous citer quelques passages tout en résumant le livre (si possible car il y a beaucoup d’infos historiques).
Naissance de la dette publique
Déjà le sénat romain empruntait de l’argent aux riches. Pendant le premier millénaire l’emprunt est le privilège du prince, principalement pour mener la guerre.
La guerre est aussi la seule façon qu’il a de rembourser. Et en général, il essaie de se fâcher avec ses créanciers pour ne pas avoir à les rembourser.
Les Juifs prêtaient de l’argent aux souverains. Philippe-Auguste les dépouille de tous leurs biens et les expulse.
C’est au début du XIIIe siècle qu’apparaît en Angleterre la notion de continuité des créances entre souverains et successeurs. Avant, un nouveau prince ou roi n’était pas tenu de rembourser (ou ne le voulait pas).
À la même époque l’Italie invente le Trésor Public. Le souverain emprunte mais rend certains services à ses sujets. Ce n’est plus que pour financer la guerre.
François Ier devient le premier emprunteur souverain. Il émet la première rente perpétuelle de la monarchie française.
Quand la dette publique fait l’histoire
Au XVIIe siècles plusieurs pays sont ruinés par les guerres. La France est ruinée malgré les efforts de Mazarin.
De son côté l’Angleterre crée une sorte de banque nationale qui émet un grand emprunt. Des dividendes sont même versés en tant que remboursements. C’est la première banque centrale de l’histoire.
Dette et guerres font l’histoire et inversement.
La dette publique est même au cœur de la création des USA.
Bonaparte crée la Banque de France.
Attali conclut ce chapitre par cette pensée :
On retrouve toujours le même schéma : quand émerge une nouvelle puissance dominante, elle prête aux souverains dominants avant de les remplacer.
On ne peut s’empêcher de penser à la Chine.
Le peuple souverain
La dette des pays occidentaux explose encore avec la première guerre mondiale. Seule la France peut s’appuyer sur ses nombreux rentiers.
La seconde guerre mondiale nécessite aussi le soutient des rentiers.
Heureusement l’inflation vient alléger la dette.
Avec la crise pétrolière, la dette des pays occidentaux exerce un effet de levier négatif.
Le grand basculement
En 2007 la mondialisation des systèmes de dettes fait exploser les bulles.
Les dettes des banques sont étatisées.
Les douze leçons de l’histoire de la dette souveraine
Jacques Attali tire 12 leçons de l’histoire de la dette. En voici quelques unes :
- la dette publique est une créance des générations actuelles sur les suivantes, lesquelles finissent toujours par la payer d’une façon ou d’une autre
- la dette publique peut se révéler très utile à la croissance
- la dette publique pousse le souverain à susciter la création d’instruments financiers utilisés ensuite contre lui par les marchés
- la dette souveraine est condamnée à augmenter si le souverain ne compense pas la tendance naturelle de ses dépenses à augmenter plus vite que ses dépenses
On notera tout particulièrement celle que j’ai mise en rouge. C’est tout à fait ce qu’on fait les gouvernements français dans les années 80 avec l’apparition sur les marchés français des produits dérivés permettant d’emprunter plus.
C’est aussi ce qui s’est passé pour la crise des subprimes (en passant par les banques).
Le scénario du pire
L’auteur décrit le scénario du pire :
- surendettement des états
- faillite de l’Euro et dépression mondiale
- faillite du dollar et inflation mondiale
- dépression et effondrement de l’Asie
Le juste niveau de la bonne dette
Discussion sur le bon niveau de la « bonne dette ».
La France souveraine
Discussion sur l’état alarmant de la dette française et sur les moyens de redéfinir le modèle social.
L’obligation européenne
Attali est favorable aux bons européens pour que les pays les plus forts d’Europe aident les plus faibles.
D’après lui il faut aussi renforcer l’Euro par un fédéralisme budgétaire via un fonds budgétaire européen.
Une stratégie pour le monde
À terme, comme par le passé, la seule vraie solution au problème de la dette sera la croissance des richesses. Elle devra évidemment être durable, c’est-à-dire ne pas créer de nouvelles créances sur l’environnement ; elle devra d’autre part être mesurée par l’evolution positive de la valeur des actifs, et non pas de la production : la vraie richesse n’est pas un flux, c’est toujours un patrimoine, qu’il soit financier ou culturel. Cette évolution est possible : les nouveaux progrès techniques ouvrent en effet des perspectives exceptionnelles.
Ce que j’ai pensé du livre
Cet ouvrage est un peu alarmiste, mais je crois que la situation est grave.
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec les solutions proposées.
Pour moi, le principal atout de ce livre est l’étude historique de la dette.
Que proposeriez-vous si vous êtiez au gouvernement pour sauver la France ?
Laissez-moi un commentaire pour proposer vos solutions, vos réflexions…
Michel
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