Pourquoi les volumes ne sont pas importants en bourse
Je réagis dans cet article à des choses que je vois souvent sur les blogs et dans les formations au trading. Il paraîtrait que les volumes, en trading, sont importants. Rien n’est plus faux.
Je sais je vais en choquer certains… Mais j’aime ça :-).
En fait, certaines choses sont plus fausses que celle-ci. Les volumes jouent un rôle, mais mon conseil est :
Voilà pourquoi.
Les volumes et le carnet d’ordres
Les volumes occupent une place essentielle dans le carnet d’ordres. En effet, le carnet d’ordre contient la somme des ordres par prix. Les échanges dépendent des volumes à la vente et à l’achat. J’explique cela dans les 165 Fiches du trader, un très bon outil de formation si vous êtes débutant.
Voici, en cadeau, les 2 fiches sur le carnet d’ordres :
Le célèbre (en France) trader Dioup exploite à merveille les volumes dans le carnet d’ordres. Mais tout le monde n’est pas Dioup.
D’autre part, les robots de trading haute fréquence utilisent aussi le carnet d’ordres et les volumes pour grappiller de toutes petites plus-values. Mais vous n’êtes pas un robot.
Donc, oui, en quelque sorte les volumes sont importants en bourse.
Mais pour vous, ils ne sont pas importants
Dans votre vie de trader, les volumes ne sont pas importants. Je sais bien que certaines méthodes, dont celles de Dan Zanger, utilisent les volumes et les patterns chartistes, mais vous allez avoir des déconvenues avec les volumes.
La plupart des systèmes de trading qui utilisent les volumes se basent sur des annonces ou un attrait subit pour une action. D’une part, ce genre de système ne vous aide pas à analyser le marché à tout moment. Ensuite, il faut parfois attendre longtemps ou chercher beaucoup avant de trouver une opportunité – même sur le Nasdaq.
Dans certaines formations on vous propose des dizaines de vidéos pour vous dire ce qu’il faut retenir et ce qu’il ne faut pas retenir. Cela a l’air simple, non ?
Si l’on étudie un peu un système à la Dan Zanger, voilà ce que l’on découvre :
- il faut d’abord un certain type de pattern
- il faut ensuite des conditions sur l’ampleur du retracement précédent pour réduire le risque de se tromper
- il faut enfin des conditions sur les volumes…
J’adore ce qu’à apporté Dan Zanger, mais c’est un peu dépassé. Et ce n’est pas parce qu’il a réussi à faire des millions avec que cela marchera pour vous. D’ailleurs, cela s’est passé pendant la bulle internet ;-). L’époque où l’on pouvait gagner 400% en une journée avec une action.
Mais les temps ont changé. Les 2 dernières années ont été fortes en hausses fabuleuses, mais cela ne va pas durer.
Il vous faut un système de trading moderne qui marche dans toutes les conditions et dont les paramètres ne vont pas changer dans l’avenir. Ne vous est-il jamais arrivé de lire une 3ème ou 4ème édition d’un bouquin d’analyse technique dans laquelle l’auteur vous dit que:
l’indicateur, vu les conditions de marché actuelles, marche mieux avec un autre paramètre ?
N’avez-vous pas vu que les vendeurs de systèmes basés sur les nouvelles et les volumes sortent de multiples séquelles de formations pour « réduire le risque », s’adapter aux nouvelles conditions de marché, etc ? Dans tel ou tel cas il ne faut pas entrer. Dans tel ou tel cas il faut entrer.
Je rêve ou quoi ? Les tendances chances, les périodes des cycles changent, mais le marché ne change pas. Les lois fondamentales sont les mêmes, avec plus ou moins de volatilité. Il y a toujours les pépites, les flops, les valeurs de croissance, les valeurs de rendement, les valeurs défensives, etc. C’est la répartition qui change.
Si l’on devait faire pareil en day trading, on n’aurait pas le temps de décider que l’opportunité serait passée depuis longtemps.
L’action des prix prime sur les volumes
Les forts volumes sont la conséquence de l’action des prix : s’il y a de forts volumes c’est que de nombreux acheteurs se sont précipités et que leurs ordres ont rencontré de nombreux autres ordres. Si les prix parcourent un range important, la probabilité qu’ils rencontrent de nombreux ordres pré programmés est forte.
La suite des événements dépend de la structure du carnet d’ordres et de l’intérêt des investisseurs sur le moyen terme.
Si vous avez envie de disséquer les volumes et partir à la chasse aux news, ok. Faites-le. Sachez cependant que nous sommes en 2014 et qu’il y a des outils plus modernes.
Les prix en bourse sont un phénomène probabiliste
En théorie financière on essaie de représenter l’évolution des prix avec un processus qui peut se résumer à :
- une dérive (une tendance)
- du bruit
- et parfois un saut (gap).
Le bruit peut être étudié par des outils probabilistes comme les courbes de Bollinger. La tendance par des moyennes mobiles ou des oscillateurs (un cycle est fait de tendances et inversement).
Les sauts sont imprévisibles et je vous déconseille de vous risquer là dedans. Le retour de bâton peut être violent. Certains champs de la théorie financière essaient de modéliser ces sauts par des outils mathématiques au-delà de nos possibilités.
Il y a deux cas possibles :
- soit les volumes sont répartis sur plusieurs barres et l’on parle d’accumulation ou de distribution
- soit un fort volume est généré par une séance fortement haussière.
Le premier cas est géré par l’analyse technique puisqu’une tendance est en formation. Le second cas PEUT (mais ce n’est pas obligatoire) être le signal de départ d’une tendance longue.
De 2 choses l’une, soit on s’inscrit dans une tendance long terme déjà présente, soit il n’y a pas de tendance établie et on est en plein inconnu !
La réussite d’un trade ne dépend donc pas des volumes mais de l’action des prix présente et passée. Cela va à l’encontre de la théorie financière du calcul stochastique qui se base sur les processus martingale.
En clair, le futur des prix dépend du passé.
Sauf annonce inattendue :
- délit d’initié
- ou très bonne nouvelle du genre : tous les pays du monde vont acheter les produits de la société Tartampion.
Dans le cas du délit d’initié ou de fuites plus ou moins légales, l’analyse technique sait traiter cela parce que les achats se voient dans l’action des prix.
En cas de nouvelle tout à fait inattendue, est-ce que vous êtes devin ? Non.
Le trading sur ce genre de news relève plus de la chance. On fait un pari. Je n’aime pas les paris, sauf quand je suis sûr de gagner.
N’est-il pas plus rassurant de savoir que l’on peut tirer parti de tout mouvement plutôt que d’attendre une news ? Si un nouveau Google apparaît, vous aurez le temps de rattraper la tendance, non ?
D’autant plus que les bons résultats d’une société sont souvent pressentis par les analystes et se traduisent par une action des prix que le swing trader va détecter avant la forte hausse déclenchée par la news.
Le swing trader va aussi s’intéresser à des leaders de marchés déjà en tendance, très susceptibles d’attirer des foules d’acheteurs.
Swing trading et trading en suivi de tendance sont aisés grâce à de simples indicateurs d’analyse technique. Point besoin de se tordre le cerveau et les yeux à reconnaître un pattern chartiste.
C’est cela l’analyse technique moderne !
Je sais que j’ai choqué les partisans des volumes. Alors réagissez si vous êtes des hommes 🙂 !
Crédits graphiques : cuteimage FreeDigitalPhotos.net
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