Le trading de news est-il efficace ?
Ne vous est-il jamais arrivé d’entendre parler du trading de news ? De célèbres traders, comme Dan Zanger, en ont fait leurs choux gras. Le truc du trading de news est de savoir détecter à temps quand une action va décoller suite à une annonce dans les news. Voyons ce trading de news de plus près.
News publique ou pas
Table des matières
- 1 News publique ou pas
- 2 La rumeur
- 3 La spéculation
- 4 Mais alors, pourquoi faut-il vendre la nouvelle ?
- 5 Un trading d’impulsion
- 6 Comment acheter la rumeur ?
- 7 Des hauts et des bas
- 8 Comment détecter les news ?
- 9 Quand la théorie financière se trompe
- 10 Le suivi de tendance est plus sûr
- 11 L’adage est-il vrai ?
Qui dit news dit annonce publique. Mais avant que le public soit informé, il y a des connaisseurs qui savent avant. On appelle cela des initiés. On parle aussi de délit d’initiés quand certaines personnes profitent des informations confidentielles qu’elles ont sur une valeur pour gagner de l’argent.
Il y a donc la possibilité de profiter de la news au moment où elle est rendue publique, mais il est aussi possible d’en profiter avant qu’elle soit rendue publique. On entre donc dans le domaine de la rumeur.
Les signaux des indicateurs sont plus clairs
La rumeur
Un adage boursier dit :
Cela signifie que certaines rumeurs peuvent provoquer une hausse des cours de bourse d’une action. Par contre, une fois que la rumeur est confirmée, la hausse est terminée. On dit que la nouvelle est intégrée dans les cours. Il convient alors de vendre.
De cela, beaucoup de professionnels ont jugé qu’il fallait aller toujours chercher plus d’informations, le plus rapidement possible. Cela, pour capter le plus tôt possible un fort mouvement.
La spéculation
On est donc en plein dans la spéculation quand on fait la chasse aux rumeurs. En effet, une rumeur n’est pas un fait avéré. On fait une hypothèse et on suppose qu’elle va se vérifier. En ce sens, ce n’est pas du trading de news. Rumeur et spéculation ont leur place dans la théorie financière.
En effet, dans la théorie financière on fait l’hypothèse que les prix d’un actif financier s’établissent à un niveau correspondant à l’offre et à la demande. On fait également l’hypothèse que tous les intervenants sont parfaitement et également informés. Si une news sort sur une action, le prix s’adapte très rapidement aux nouveaux faits. On a donc des sauts dans les prix. Le trading de news va tenter de profiter de ces sauts.
Je rappelle que les prix sont fixés par l’analyse financière comme l’actualisation au taux d’intérêt sans risque des revenus futurs (sur dix ans). Si l’espérance de ces revenus augmente, le prix va monter. Heureux, donc, celui qui a acheté avant une nouvelle qui augmente l’espérance de revenus.
Mais alors, pourquoi faut-il vendre la nouvelle ?
L’adage boursier dit qu’il faut vendre la nouvelle. Comment expliquer cela ?
Première raison : la psychologie humaine. La rumeur est invérifiable. Tant qu’elle reste à l’état de rumeur, elle reste mystérieuse et l’on peut tout imaginer. Comme l’homme est cupide, il espère s’en mettre plein les poches. Quand la news sort, les prix montent, et au bout d’un moment il n’y a plus rien à espérer. Les opérateurs s’ennuient sur ce titre et revendent car ils n’en espèrent plus rien.
Seconde explication : les prix sont comme un élastique. Ils peuvent être étirés dans un sens comme dans l’autre, mais ils retournent toujours à la moyenne. En anglais on appelle cela Mean Reversion. Beaucoup de systèmes de trading sont basés sur ce principe. Quand une news a trop étirés les prix vers le haut, ils ont tendance à retourner à la moyenne.
Le trading de news va donc consister à profiter de l’élastique. Le trader de news va essayer de se placer avant la news et de sortir avant le retour à la moyenne.
Un trading d’impulsion
Le trading de news est assez sportif puisqu’il porte en général sur des mouvements brusques et violents. Ces forts mouvements attirent les traders et tout une littérature s’est développée autour du trading de news.
Ce genre de news hyper favorables c’est le doublement, le triplement du bénéfice net, par exemple. Lorsque de telles annonces sont rendues publiques, un grand nombre d’acteurs se précipitent pour acheter la valeur. Plus le public achète et plus les prix montent. Les professionnels, qui ont su la news avant et qui donc ont acheté avant, revendent quand les cours ont bien montés.
Les malheureuses petites mains sont informées trop tard, quand elles lisent le journal ou regardent la télé. Elles achètent au plus haut espérant profiter du mouvement. Las ! Les cours retombent.
Il faut dire que souvent ces mouvements sur trading de news sont quasi verticaux. Ils atteignent un climax et retombent lourdement. Comme un élastique !
Comment acheter la rumeur ?
On peut maintenant se poser la question de comment acheter la rumeur. Sur les graphiques boursiers, la rumeurs se traduit par des volumes croissants sur des prix stables ou croissant légèrement. C’est un peu comme si la vapeur s’accumulait. D’ailleurs on appelle cela de l’accumulation par les intervenants qui sont informés. Ils amassent en sous-main sans se faire voir (c’est-à-dire qu’ils ne font pas trop monter les prix).
Il va sans dire que c’est assez difficile à détecter. Il faut étudier les patterns qui apparaissent dans le graphique et les volumes. Cela reste également assez imprévisible et non systématique.
Des hauts et des bas
Une petite aide vient du fait que les cours de bourse sont animés de cycles, avec des hauts et des bas. Une bonne nouvelle a plus d’impact en bas de cycle. Inversement, une mauvaise nouvelle ou même l’absence de bonne nouvelle, voire de nouvelle, a plus d’impact négatif en haut de cycle.
Comment détecter les news ?
Pour le particulier il est impossible d’être dans les initiés. Et la rumeur les atteint bien tard. Souvent c’est la news qui reste la seule disponible. Mais là encore, comment être informé quand on n’a pas les yeux rivés aux flux de news ?
Certains traquent les volumes anormaux. Personnellement je trouve plus fiable et facile de traquer les plus fortes hausses. Un simple palmarès des hausses par rapport à la veille suffit. Ensuite il faut étudier le graphique historique. Les outils et méthodes sont expliqués dans TG pour ceux qui veulent gagner du temps en bourse et ne pas avoir à tout apprendre tout seul.
La plupart du temps les traders qui ne sont pas dans la confidence attendent la confirmation de la rumeur par la sortie de la news. Les prix montent et il faut qu’il soit assez rapide pour revendre avant l’essoufflement. Il y a donc un court laps de temps dans lequel le trader de news intervient.
Parfois trop court selon votre style de trading.
Heureusement…
Quand la théorie financière se trompe
Comme je l’ai dit, acheter la rumeur c’est faire de la spéculation. C’est risqué. Heureusement, on peut réduire le risque.
Nous l’avons vu, les prix grimpent fortement lors de la sortie d’une annonce favorable, puis rechutent. C’est ce que dit l’adage. Dans certains cas, cependant, soit ils ne rechutent pas, soit ils corrigent un peu puis repartent à la hausse pour plusieurs semaines ou mois.
Quand le flottant du titre n’est pas suffisant pour que les grosses mains achètent toutes les actions qu’elles désirent, elles vont étaler leurs achats sur plusieurs semaines. Cette grosse masse d’achats lissés dans le temps va provoquer des rallyes haussiers longs et puissants.
Le trading de news va donc pouvoir dans ces cas-là se transformer en suivi de tendance.
Le suivi de tendance est plus sûr
Le trading de news consiste à essayer de capter 20% de hausse en quelques jours. Cela ne réussit pas chaque fois. Il y a beaucoup de déchets. Et tout le monde ne peut pas consacrer autant de temps à la bourse. Pourtant on remarque que parfois les cours, après une news importante, corrigent puis repartent à la hausse pour plusieurs semaines ou mois. Cela arrive quand l’annonce change radicalement la donne. Cela arrive aussi quand la société est un leader de marché. Cédric Froment explique très bien ces différences et comment les exploiter dans ses cours.
Dans ces cas-là, le potentiel de hausse est bien plus important. Ce genre d’actions se reconnaît à certains signes.
L’adage est-il vrai ?
Pour résumer, la bourse n’est pas le casino. Si certains veulent spéculer sur des annonces avec le trading de news, d’autres se concentrent sur des potentiels plus importants et plus sûrs comme le suivi de tendance sur les roquettes de marché et les leaders de marché.
Donc, contrairement à l’adage, je dirais qu’il faut acheter la nouvelle – dans certains cas. Le problème est de s’être fait transmettre la compétence nécessaire.
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